Notes sur les Quatre Livres

 Le Vent de la Résurrection (Contes « 55 » - 2006)

L’auteur résume les 130 pages de ce livre, une suite en trois parties. Cinq contes et une introduction pour le dernier livre. L’œuvre débute par le poème, Moi et la Lutte des Classes, publiée dans le journal « Republika », en février 1991, un an après le déboulonnement de la statue du dictateur, Enver Hoxha. En se référant à sa propre biographie, l’auteur Eden Babani, met en exergue, suivant la biographie familiale, la manière dont l’individu fût traité sous la dictature communiste. Bien que le sujet des récits soit basé partiellement sur des faits réels, l’auteur est parvenu à les recréer en concordance avec la structure effective du genre.

Nécrologie (Roman – Geer – 2008)

Les faits du roman se déroulent sur deux plans et en deux temps. Sur le premier plan, sont situés les événements des années nonantes, alors que sur le second plan, par le biais des digressions, se mettent en mouvement les épisodes de la vie dans un village de l’Albanie centale, pendant les années septante.

Les deux plans s’entremêlent, d’un chapitre à l’autre. Le protagoniste, jadis enseignant de village, alors que maintenant, il est vice-rédacteur en chef du journal des ex-prisonniers politiques, et qui confesse ces événements à la 1^ère personne du singulier. Aux environs des années nonante, son ami Drini, ex-membre du Parti du Travail et président du conseil du village, est décédé.

L’auteur est entrain d’écrire une nécrologie, celle de son ami, afin de la publier dans le journal où il travaille. Le Rédacteur en chef réfuse et c’est ici que prend cours le débat qui s’envénime entre eux. Le développement du roman jette une lumière sur la vie des paysans et des intellectuels, sur une dictature autant sauvage qu’absurde, qui d’une manière ou d’une autre, était stigmatisée par les gens honnêtes et réalistes.

Une Bière de Moins (Roman – Geer - 2009)

Ce livre, l’auteur l’a dédié à ses deux amis intimes, Klito Lamaj et Burim Kokoshi, tous deux ex-prisonniers politiques, victimes du régime communiste. Comme on peut se référer à une note de la dernière page du livre, certains faits, il a commencé à les poser sur papier depuis 1968, mais, comme il le rappelle, il était contraint de dissimuler les cahiers dans un dépôt de bois ou dans un attirail. Les faits du roman, nous conduisent aux années soixante, dans la ville côtière de Vlora, où vivent trois amis : Heraklit, Buron et Edmir (Lisez les prénoms phonétiquement). Les deux premiers, descendants des familles rénommées dans la région, ont purgé plusieurs années de détention pour des raisons politiques. Ils vivent avec amértume le mépris et la discrimination de la lutte des classes, même après les années de détention, contraints d’exécuter des tâches ingrates dans les zones les plus pénibles du pays.

Le troisième, enseignant, bien que son grand-père fût fusillé pour des raisons politiques, il vit la lutte des classes quelque peu moins péniblement, protégé par son père, un médecin. Ce roman constitue un tableau vivant de cette partie de la réalité albanaise qui est restée en dehors de la littérature officielle du réalisme socialiste.

L’Estaminet des confessions « Chez Fadil » (Récits- Geer – 2010)

Un groupe d’amis de différents âges, fréquentent le Café « Chez Fadil », établissement qui porte le nom de son tenancier, lequel est leur ami. De fil en aiguille, Fadil demande, qu’au lieu des débats politiques interminables, que chacun se mette à confesser des faits de leur vie.

Et, c’est lui, qui en premier lieu, prend l’initiative en racontant comment il se convertit, de l’homme politique qu’il était, cadre du Parti du Travail, jadis, ensuite, tailleur de pierres en exile, pour finalement devenir tenancier d’un établissement. Les amis adoptent la proposition du tenancier du café et commencent à livrer leurs confessions, chacune plus crustiante que les autres. Dans ce livre, l’auteur Eden Babani, exprime également le don d’un humoriste aussi bien agréable que subtil et perspicace.