Journal d’une femme du Kosovo

Le 23 novembre 2011, Cité Culture, Bruxelles / Quinzaine des femmes

Une scène dépouillée, un croc de boucher suspendu, une bassine, du blanc et du noir, quelques images. Une voix féminine porte la douleur d'un peuple. Ni cri, ni plainte. Cette voix nue raconte simplement l'horreur répandue au Kosovo au nom de la pureté ethnique. La musique prolonge les silences, dit la terreur, l'espoir et la volonté d'un peuple martyrisé. La performance est une allégorie des projets purificateurs qui, quelles que soient l’époque et les lieux, partage le monde entre bourreaux et victimes.

Le Journal d'une Femme du Kosovo est une performance théâtrale inspirée de la chronique tenue par Sevdije Ahmeti, militante albanaise des droits de l'homme, durant la guerre au Kosovo et adaptée par Safet Kryemadhi. Ce spectacle témoigne pour l'humanité contre les folies nationalistes et les crimes qu’elles enfantent ; mais c’est aussi un hymne à l’amour.

Ce projet collectif, initié par le metteur en scène, Zenel Laci, a été porté par toute l’équipe de création.

La pièce répond au nécessaire devoir de mémoire à l’égard des Albanais du Kosovo. Car il serait trop confortable de céder à la tentation de l’oubli. Le théâtre doit aborder les questions essentielles de la condition humaine. La représentation de la barbarie ou des crimes contre l’humanité, desquels relèvent les viols de guerre, peut ainsi avoir une vertu cathartique.

La performance évoque avec une dignité exemplaire les exactions commises contre les femmes dans ces périodes de violences et de sang. Mais, c’est avant tout un message de générosité et de liberté qui est adressé au public, transcendé par la comédienne, Anila Dervishi, porté par le musicien, Afrim Jahja et les images doloristes de Nimetulla Parlaku. S’y mêlent sons de guitare rock, prises de paroles, déclarations universelles, projections oniriques, chant d’amour qui embrasent la salle et font communier acteurs et spectateurs.

Création courageuse et salutaire, le Journal d’une femme du Kosovo manifeste le refus de toutes les barbaries à l’encontre des personnes, parmi lesquelles les femmes et les enfants sont les plus vulnérables.

Mise en scène & scénographie : Zenel Laci \\ Adaptation : Safet Kryemadhi \\ Comédienne : Anila Dervishi \\ Musicien : Afrim Jahja \\ Effets images & vidéo : Nimetulla Parlaku \\ Régie son & lumière : Etienne Delronche \\ Costume : Elona Meshi \\ Décor & accessoires : Skender Hyseni \\ Production : Gabrielle Dailly \\ Presse: Kate Holman \\ Photos : Julian Hills

Un spectacle de Fritland-Théâtre & Konitza asbl, avec le soutien du Centre culturel d’Evere, de la Ville de Bruxelles, Le Service de la Culture de la commune d’Anderlecht, Bozar, Balkan Trafik Festival. Avec l’aide de la Fondation Roi Baudouin et La Fédération Wallonie-Bruxelles Théâtre.