Faik Konitza

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Débat: Un regard européen sur l’Albanie

Version en néerlandais

 

C’est ce 8 janvier 2011 qu’à la « Maison des Cultures » de Saint-Gilles, était présentée une nouvelle activité organisée par l’association Konitza. Devant une salle comble, Genti Metaj, le président, procéda à l’introduction de la conférence : « 20 ans de liberté ! Un regard européen sur l’Albanie ». genti metaj introduit les orateurs

Manifestement, Konitza asbl est en train d’établir au fil du temps une tradition plus qu’agréable. Depuis sa création, l’association a eu l’occasion d’inviter chaque année l’un ou l’autre représentant de la culture albanaise, ou encore une personnalité connaissant parfaitement les enjeux de cette culture.

Après l’écrivain Luan Starova en 2008, après Ismail Kadare en 2010, ce fut, pour ce début d’année 2011 deux autres invités de marque, à savoir l’écrivain Besnik Mustafaj, ex-ambassadeur d’Albanie à Paris, de 1992 à 1997, ex-ministre des affaires étrangères d’Albanie et Sir Patrick Fairweather, ex-ambassadeur britannique à Rome au cours des années 1990 et également président de la Fondation Butrinti. La conférence fut animée par Christophe Lamfalussy journaliste à La Libre Belgique, qui cumula également la fonction de chef du bureau de presse d'EULEX au Kosovo en 2009.

 

Parmi les invités, nous eûmes l’honneur d’accueillir Son Excellence Mimoza Halimi, ambassadrice d’Albanie auprès de l’Union Européenne, Son Excellence Ilir Tepelena, ambassadeur d’Albanie auprès le Royaume de Belgique, Monsieur Gani Azemi, ministre conseiller de l’Ambassade de Kosova, représentant de l’ambassadeur Ilir Dugolli, excusé pour des raisons professionnelles, et Monsieur Ramadan Gashi, Consul de la République de Kosova en Belgique.

 

Derrière le voile

Pour beaucoup, parmi l’assistance albanophone et/ou non albanaise les événements des années 1990 en Albanie conservent encore aujourd’hui un voile mystérieux difficile à lever. Difficile, en effet, de se remémorer ce qui s’est exactement passé à l’époque. Difficile, aussi, de comprendre comment des jeunes gens de moins de 25 ans ont eu, l’audace, le courage de défier la plus impitoyable, la plus féroce des dictatures communistes dans le monde.Besnik Mustafaj Le 8 décembre 1990, les étudiants de l’Université de Tirana abandonnèrent les cours et s’élancèrent dans les rues pour exiger que soient établies la liberté et la démocratie à l’image de tout pays européen. Après 20 ans de luttes démocratiques nous avons eu envie d’en savoir plus, afin de dresser le bilan des années écoulées, en mettant face à face l’un des acteurs principaux des mouvements estudiantins et un diplomate britannique, nanti plein d’une riche expérience en matière de connaissance à propos de l’Albanie de cette époque troublée et ce qu’elle est devenue aujourd’hui.

 

Monsieur Mustafaj s’est confié au public en ces termes : « C’est toujours un moment de réflexion privilégié que le mouvement estudiantin des années 1990. Si vous m’aviez posé la question à cette époque, concernant l’avenir et l’évolution de la situation de mon pays, ni moi, ni personne n’aurait pu vous répondre, nous ne le savions pas. A l’époque, tous les albanais n’avaient qu’un seul et unique but : concrétiser l’objectif du mouvement des étudiants, pour faire de l’Albanie partie de l’Europe ; afin d’obtenir le pluralisme politique, sortir des années noires et redevenir un pays libre au sein de notre famille naturelle, l’Europe. L’Albanie d’alors ne connaissait qu’un seul parti politique, un seul modèle économique, une seule association d’écrivains et j’en passe… L’Albanie était un pays athéiste. Nous n’y avions pas le droit de faire ne fut-ce qu’une prière. Nous n’appartenions ni à l’est, ni à l’occident mais à la dictature. Le 8 décembre a modifié le cours de la destinée des albanais. Notre sursaut a généré des bouleversements à pas de géant. C’est ainsi que nous avons créé le parti Démocratique, le Comité d’Helsinki pour les Droits de l’Homme, le premier journal qui ne dépendait pas du système répressif. Quelques mois plus tard furent organisées les premières élections pluralistes ! Le tout, grâce aux efforts d’une élite intellectuelle, notamment, mais sans une élite politique, sans expérience pluraliste ».

 

Evénements exceptionnels

Sir Patrick Fairweather a souligné le fait d’avoir le loisir de parcourir régulièrement l’Albanie durant 15 ans, justement depuis les années 1990, tout d’abord en qualité d’ambassadeur non résident, ensuite à titre de Directeur de la Fondation Butrinti et enfin en tant que banquier :Sir Patrick Fairweather

« Les événements m’ont incité à prendre des photographies des énormes changements qu’a connu le pays. J’y ai vécu des événements exceptionnels ; rencontré tous les politiciens importants du pays et connu souvent la tristesse. Ce qui m’a frappé, c’était le pillage et la destruction ! Je n’ai jamais trouvé la réponse concernant les ravages causés aux patrimoines économique et culturel. Hélas, cette tragédie s’est répétée en 1997. Cette nouvelle catastrophe ne pouvait que causer d’immenses torts pour l’image qu’offrait l’Albanie à l’Europe.

 

« Aujourd’hui, l’Albanie a bien changé, et son évolution est plus que positive. Tous les gouvernements albanais depuis les années 1992 ont œuvré pour le meilleur des futurs en visant l’accès au sein de l’Union Européenne. L’Albanie a été depuis le début des conflits des Balkans un pays constructif. Et si elle aurait pu ajouter des tensions au Kosovo et en Macédoine, c’est tout le contraire qui s’est passé, en prouvant que l’Albanie pouvait être un pays facteur de stabilité et facilitateur du dialogue. Et puis je suis fasciné de la jeunesse albanaise, qui n’est pas différente de celle de Bruxelles, Paris ou Londres : elle est dynamique, bien élevés et va parfois jusqu’à pratiquer plusieurs langues étrangères. C’est formidable et c’est une grande richesse que cette jeunesse albanaise.

« A propos de la cohabitation des religions en Albanie, l’Europe - et pourquoi pas d’autres pays dans le monde, devrait prendre exemple sur l’Albanie à propos de ce sujet fragile et brûlant au jour d’aujourd’hui. »

 

Au terme de la conférence la parole a été donnée au public, pour un échange de points de vue avec les invités. Enfin, Sir Patrick Fairweather et Messieurs Mustafaj et Lamfalussy échangèrent quelques propos avec les participants autour du verre de l’amitié.

L’association Konitza tient à remercier ces partenaires. Leur aide et leur participation ont été un élément déterminant de notre réussite. Elle adresse également ses plus chaleureux remerciements à :

  • La Commune de Saint-Gilles,

  • A Madame Juliette Roussel, Directrice du Service de la Culture de la Commune de Saint-Gilles,

  • A Monsieur José Sanchez, directeur de Démocratie Plus,

  • A Monsieur Salvador, membre de l’équipe du Service de la Culture pour son aide attentive et efficace,

  • A tous les membres de l’association Konitza engagés avant et pendant l’activité.

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